par Gilbert Delbrayelle
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Aspect général
Le village picard ressemble à un gros bouquet d'arbres coloré par les toits des maisons disposés harmonieusement. Le symbole paysager central du village restera l'église puis les habitations sont entourées par une ceinture verte composée successivement des jardins potagers (les courtils), des prairies plantées de pommiers et des haies basses rehaussées de frênes, d'ormes ou de chênes. Des sentiers complétaient autrefois l'ensemble en faisant le tour du village et en reliant les différents lieux. Enfin, les champs forment l'auréole extérieure. Il faut absolument sauvegarder cet aspect du village dans le paysage rural. Malheureusement, Cette ceinture verte a beaucoup reculé : les haies ont été arrachées pour augmenter la productivité, les pommiers se font rares et ne sont pas remplacés, des prairies ont disparu et les jardins sont devenus pelouses et sont "cernés" d'horribles murs rectilignes de cyprès ou thuyas.
A éviter :
- l'arrachage de pommiers sans en replanter
- les pelouses entourées de haies rectilignes de thuyas ou cyprès
- la plantation d'essences d'arbres exotiques
Les volumes
La maison picarde est toujours basse et allongée. "Massive et coiffée d'une ample croupe en pannes, la maison picarde allie la force à la simplicité. Bien plantée et bien vivante, la construction en torchis est recherchée pour son authentique aspect rustique : la lumière joue sur les ondulations du toit, les murs irréguliers et accentue la charmante allure de guingois" ( Sylvie Dazin ) La maison picarde est un rectangle d'environ 5 mètres de large pour une longueur variable et toutes les pièces habitables sont de plain-pied. On peut très bien obtenir la même surface d'habitation avec une maison en longueur et pourquoi pas deux bâtiments en équerre qui respectent les volumes traditionnels. On pourrait retrouver aussi le charme des greniers qui ont disparu des pavillons neufs.
A éviter :
- les pavillons neufs plutôt carrés, surélevés avec sous-sol.
- les adjonctions disproportionnées ( véranda )
- la trop grande netteté des arêtes
> Revenir à la forme traditionnelle
En général, le village picard est structuré par le mode de groupement des maisons accolées et surtout des granges le long des rues.
Il y a une continuité dans le bâti qui structure la rue et qui peut-être constituée des éléments suivants : - la maison en long - la grange - le pignon de la maison - un mur en briques et/ou torchis surmonté de pannes - une haie d'essences locales ( pas de thuyas, SVP ! )
Cette organisation est d'une grande qualité architecturale et doit être préservée.
A éviter absolument :
- la destruction du bâti ancien ( granges en particulier )
- les constructions en milieu de parcelle
- le "mitage" de l'habitat - les haies de thuyas
> Garder la continuité de l'habitat
Processus de destructuration
à éviter absolument
1. Etat initial avec grange sur rue et habitation dans le fond de la parcelle
2. Démolition de la grange sur rue et aménagement d'un jardin "décoratif" sans caractère, avec des éléments pseudo-rustiques (puits, moulins,..)
3. Remplacement de la maison traditionnelle par un pavillon "passe-partout", issu des catalogues de constructeurs, au milieu de la parcelle
Lorsque, grange après grange, maison après maison, la destruction de l'habitat traditionnel s'amplifie, c'est tout le caractère picard du village qui disparaît pour laisser place à un village de résidence pavillonnaire de type banlieue
