Le paysan picard construisait souvent lui-même sa maison, aidé d'un charpentier.
Le soubassement est en brique :
Le soubassement, d'une hauteur de 90 cm à 2 mètres, est en briques rouges ou teinté en noir et il est surmonté d'une planche longitudinale qui le sépare du torchis.
L'ossature en bois :
Le charpentier procédait lui-même à l'abattage, au débitage et au sciage de long des chênes, frênes, ormes et châtaigniers. Il laissait sécher le bois 1 à 2 ans.
- LES PANS DE BOIS
Les pièces de bois, grossièrement équarries à la hache, étaient assemblées tous les 40 cm, à tenons et mortaises et chevillées dans la sablière basse :
1.Les pièces verticales sont les maîtres-poteaux, poteaux d'angles et poteaux auxquels on emmanchait le bout-passant des poutres.
2.Les montants intermédiaires
3.Les pièces obliques, les écharpes, placées volontairement de travers, évitaient à l'ensemble de déverser. L'ensemble ainsi obtenu est très stable et solide.
4.Les pièces horizontales, les pannes ( sablière haute ) fermaient le cadre et supportaient la charpente du toit.
- LES LATTES
Les lattes de bois fendu, en tilleul ou en châtaignier, étaient fixées au lien de paille ou clouées sur les deux faces des poteaux suivant un écartement de trois doigts pour servir de coffrage au torchis.
Le torchis :
Le torchis de remplissage est un "mortier" fait d'un mélange d'argile et de paille d'avoine ou de foin coupé auquel on ajoutait parfois des paillettes de lin.
Le colombage ( remplissage entre les pans de bois ) : On appliquait une couche de 1 à 2 cm de torchis additionné de chaux grasse sur le lattis extérieur. Quand cette couche était encore humide, on remplissait le vide entre les poteaux avec le torchis brut. Le lattis intérieur, monté à mesure du remplissage, servait à maintenir la terre et fermait la cage.
L'enduit : Après le colombage, le lattis était soigneusement recouvert d'un enduit de finissage composé d'argile et de chaux grasse mélangées à de l'étoupe ( déchets de sacs de jute ) ou à de la bourre ( poil de vache ). Pour le protéger et assurer l'étanchéité, on préparait un seau de badigeon au lait de chaux qu'on étalait au balai sur la dernière couche de torchis. Pour la fête locale, toutes les façades étaient reblanchies.
Le torchis constitue un des meilleurs matériaux isolant et imperméable.