Quel avenir pour la Pévèle ?

La nouvelle communauté de commune Pévèle Carembault a lancé un débat public pour connaître l'avis des citoyens

Contribution au débat CCPC 

Retrouver l’originalité de la Pévèle et l’activité pour une identité forte

La CCPC étant essentiellement centrée sur le pays de Pévèle, se pose alors sa capacité à défendre l’identité de ce « pays » aux caractères forts et originaux face aux ensembles urbains qui l’entourent. 


1. Un préalable : ne pas se fondre dans la métropole européenne de Lille

On sait l’importance accrue et exagérée que les pouvoirs publics veulent donner aux métropoles européennes. On lit ça et là clairement ou entre les lignes que certaines communes ou certains maires souhaiteraient à terme le rattachement de la CCPC à la MEL. Il n’est pas possible que cela se fasse à l’abri des citoyens et je demande qu’un referendum précédé de débats soit organisé le jour où la question viendrait à se poser. Je suis totalement opposé à l’entrée de la Pévèle dans la MEL. Notre intégration à ce mastodonte signifierait la fin de l’identité rurale (déjà bien écornée) de notre « pays ». On sait que la MEL manque de foncier pour de nouveaux projets et que, la compétence PLU lui étant attribuée de droit, la Pévèle deviendrait un territoire convoité pour une urbanisation nouvelle et une artificialisation galopante (lotissements, zones d’activité tertiaire, voies de communication nouvelles pour désengorger la métropole lilloise). Ajoutons que cette intégration éloignerait encore davantage les citoyens de leurs choix démocratiques.

     ■ lire à ce sujet : la MEL, une métropole envahissante

2. Un objectif : donner une identité forte au territoire

a/Développer une agriculture bio

Plutôt que de se fondre dans une mégalopole européenne, la Pévèle se doit de « cultiver » son originalité. Traditionnellement, la Pévèle était le jardin et le verger des zones urbaines proches (métropole et bassin minier). Il faut tout faire pour reconquérir cette identité. Trop souvent, la grande majorité des nouveaux projets fonciers des communes sont :
 - des artificialisations à vocation résidentielle : lotissements pour accroître la population avec les pseudo-alibis du sauvetage de l’école et du besoin de logements des « enfants de la commune ». On voit bien que ça ne marche pas avec l’exemple de Thumeries (20 lotissements ou résidences en 15 ans et 2 fermetures de classes en 2 ans)
- des artificialisations à vocation tertiaire : zones d’activité ou zones commerciales.
- des artificialisations à vocation routières
Ce type d’urbanisation est nuisible à l’environnement et à l’activité dans les communes qui deviennent des villages dortoirs et perdent leurs derniers commerces et artisans. 

Je souhaite donc que la CCPC utilise une grande partie de ses moyens pour développer une agriculture paysanne de qualité, de préférence biologique. Donner une identité forte de zone de production bio est un projet de qualité extraordinaire et moderne face aux projets dépassés d’extension urbaine, tertiaire et commerciale. Une volonté forte de la CCPC pourrait :
• Dégager du foncier pour permettre l’installation de structure de productions bio
- vergers : le verger conservatoire de Mons en Pévèle ne doit pas rester qu’un musée seul témoin des vergers d’antan.
- maraîchage bio
- élevage : on ne voit pratiquement de vaches dans les pâtures de la Pévèle qui est pourtant le « pays » des pâtures
• Réserver les subventions pour aider les jeunes exploitants à s’installer (avec critères bio)
• Alimenter ainsi les cantines des écoles en produits bio
• Fournir les centres commerciaux proches de produits locaux et éviter ainsi de voir sur nos routes des routiers lituaniens ou hongrois transporter des tomates venant d’Espagne ou de voir de l’ail de Nouvelle Zélande à l’Intermarché du coin.
• Redevenir le jardin et le verger de la métropole et de l’ancien bassin minier
• Développer ainsi des exploitations paysannes qui génèrent de l’emploi et de l’activité dans nos villages
• Aider à la multiplication des circuits courts (AMAP, ventes directes…)

b/ Préserver et renforcer l’identité architecturale et paysagère de la Pévèle

Je ne développerai pas ce sujet mais quelle tristesse de voir proliférer tous ces lotissements et ces constructions neuves qui dénaturent les villages. Il est grand temps de préserver et de promouvoir l’architecture de notre « pays ». Sous prétexte de manque de logements (mais notre territoire n’est pas en déficit de logements) :
- on a abandonné les contraintes de construction dans les PLU et les permis de construire et accumulé les pavillons « passe-partout » qu’on retrouve dans toutes les régions de France jusqu’à accepter des maisons cubiques sans toit qui devraient être interdites en Pévèle.
- on a ainsi perdu l’originalité des constructions traditionnelles notamment dans les volumes. La maison traditionnelle allongée a ainsi laissé place à « un carré de briques sur un carré de pelouse »
- on a multiplié les terrains en « marteau » qui permettent d’accumuler les maisons en profondeur alors qu’il faudrait conserver les structures des villages avec maisons en front de rue et vergers à l’arrière

Il ne faut pas multiplier les maisons pour des gens qui travaillent à Lille mais multiplier une activité originale pour des gens qui travaillent et habitent sur place.


Un exemple à suivre


- La
biovallée de la Drôme où l’on verra les multiples possibilités d’un territoire bio

Des partenaires naturels :
- L’institut de Genech pour la formation
- Le marché de Phalempin pour la commercialisation des produits
- Gabnor, le groupement des agriculteurs biologiques du Nord Pas de Calais
- Terre de liens qui aide à l’installation et conseille les collectivités